Un nouveau code minier devrait en principe contribuer à doper la croissance du secteur et les exportations grâce à une mise en valeur des ressources minérales sous-exploitées du Maroc.
Si la production minérale constitue d’ores et déjà un moteur important de l’économie nationale – reposant principalement sur la production de phosphates, elle représente 22% des exportations marocaines et environ 10% du PIB – la mise en valeur des ressources sous-exploitées sera essentielle pour renforcer les créations d’emploi et atteindre les ambitieux objectifs des pouvoirs publics pour le secteur.
S’inscrivant dans le cadre d’une vaste stratégie de développement national du secteur minier, la nouvelle loi – qui remplace le précédent code minier, en vigueur depuis 1951 – entend tripler les recettes du segment hors-phosphates d’ici 2025 pour atteindre plus de 15 milliards de dirhams (1,4 milliard d’euros). L’ancien code autorisait uniquement des permis allant jusqu’à 16 km², une superficie bien moindre que celles accordées dans d’autres pays, ce qui limitait l’aptitude du Maroc à rivaliser avec d’autres marchés similaires de par leurs richesses minérales.(Voir article «Nouveau code minier quelle approche»).
Qui plus est, le nouveau code élargit sa portée aux minéraux industriels tels que la calcite, le feldspath, le manganèse et la perlite ; les matériaux destinés aux secteurs de la construction et du génie civil en sont toutefois exclus. Les phosphates, qui représentent à l’heure actuelle près de 90% de l’activité minière du pays, en sont également exclus.
De plus, la stratégie sectorielle accorde une large place aux avantages fiscaux et à la restructuration des activités minières de petite envergure sous l’égide des compagnies minières officielles, considérant ces aspects comme des moyens potentiels d’attirer davantage d’investissement.
Poser les fondations
Outre la modification du cadre réglementaire relatif aux licences, les pouvoirs publics cherchent également à étendre la couverture en cartes géologiques du pays. Le nouveau cadre réglementaire – et le regain d’activités qui en découle- contribueront à développer les industries extractives du Royaume, actuellement très dépendant de la production de phosphates. D’autres réserves minières ont toutefois été découvertes dans le pays . Les efforts déployés par les compagnies minières présentes dans le pays, afin d’accroître l’exploration, montrent que l’existence de réserves plus importantes est plus que probable. Comme soutenait un opérateur dans le secteur, Ahmed Benjilany, Directeur Général de la Société Anonyme Chérifienne d’Etudes Minières, une compagnie minière spécialisée dans la recherche, l’extraction et la commercialisation du minerai de manganèse, que « des recherches géologiques et minières ont révélé l’existence de réserves supplémentaires de minerai de manganèse, allongeant la durée de vie de notre mine d’au moins douze ans, » a -t-il dit.
Attractivité géologique et développement
Avec 7538 titres miniers attribués courant janvier 2016, le sous-sol marocain semble intéresser de plus en plus d’opérateurs. La disponibilité des ressources humaines et l’attractivité géologique sont de véritables atouts de développement pour le secteur des mines.
«Au premier mois de l’année 2016, le département des Energies et des mines a attribué 7538 titres miniers aux prospecteurs». Un tel indicateur met en exergue une dynamique du secteur, dont témoigne d’ailleurs la création d’emploi dans le secteur. Les opérateurs miniers ont en effet contribué à la création de quelque 39.000 emplois directs. «La sous-traitance entraîne pour sa part un grand nombre de postes de travail, consolidant ainsi le rôle important du capital humain dans le développement des mines au niveau national». Le Maroc dispose en effet de ressources hautement qualifiées dans le domaine minier, il abrite d’ailleurs, des centres de formation qui dotent le secteur des ressources adéquates. Ces centres ont pu former des cadres venus de plusieurs Etats africains.
La particularité du secteur minier au Maroc réside, par ailleurs, dans son mode de gestion. Le secteur est régi par le principe de la libre entreprise et comprend quelque 170 sociétés minières, sans compter l’OCP et l’ONHYM. D’innombrables facteurs jouent aussi en faveur du développement du secteur. La stabilité politique du pays, son ouverture économique et son attractivité géologique ont facilité la mise en place d’une stratégie minière. Celle-ci est axée sur l’assouplissement des procédures, le régime fiscal avantageux, l’infrastructure géologique adéquate et l’ouverture aux investisseurs publics et privés d’une zone minière. Une zone qui s’étend sur 60.000 kilomètres carrés.