Après une série d’agissements, malmenés par des éléments opérant clandestinement dans la mine de charbon à Jérada, sur 3.500 puits déclarés clandestins seuls 2.000 sont annoncés fermés en 2018. Et c’est suite aux protestations, souvent agressives après la mort de deux mineurs dans un de ces puits, qu’on entend parler de ce chiffre. Ces mines abandonnés et exploités ont poussé les autorités publiques d’agir, et c’est le ministre Rabbah qui, au cours d’une rencontre avec la presse, donne promesse de fermer cette année les 1.500 puits restants. Mais qu’en est-il alors des solutions ?
Bastion de luttes syndicales au Maroc, Jerada a été touchée par la disparition de son activité principale à la fin des années 1990. La fermeture d’une importante mine de charbon, jugée non rentable et qui employait alors quelque 9.000 ouvriers, s’est faite hâtivement et sans étude préalable pour le redéploiement d’un personnel formant l’ossature de la ville . Une fermeture qui s’accentue par des agissements sociaux, poussant des centaines d’individus en manque de travail, d’affranchir le seuil de l’illégalité et s’aventurer quotidiennement dans des puits désaffectés pour extraire du charbon, de façon artisanale, et le vendre à des négociants locaux, surnommés localement les “barons”, se disant détenteurs de permis légaux de commercialisation.
C’est donc après la mort accidentelle des deux mineurs, fin 2017 dans un puits désaffecté de Jerada, que la poudrière allait entraîner de grandes manifestations en début d’année 2018. Les habitants de cette ville, classée parmi les plus pauvres du Maroc, demandent depuis belle lurette qu’on tienne compte et qu’on agisse par des programmes de reconversion économique et de création d’emplois. Face à cette contestation sociale, les autorités avaient annoncé une série de mesures pour relancer l’économie locale,en présentant un plan de reconversion en vue de créer des emplois et par la même occasion interdire toute “manifestation illégale”.