S.M. le Roi a procédé récemment, au complexe industriel de Jorf Lasfar, à l’inauguration d’une usine de production d’engrais dédiée entièrement à l’Afrique (Africa Fertilizer Complex), et de la première phase du projet d’une usine de dessalement d’eau de mer, réalisées pour un investissement global de plus de 6,1 milliards de dirhams.
Initiés par le groupe Office chérifien des phosphates (OCP), ces projets phares constituent une nouvelle illustration de l’engagement du Souverain en faveur de la coopération Sud-Sud et de Sa volonté de soutenir les initiatives d’innovation et de développement durable du groupe, de son écosystème et ses partenaires africains, d’accompagner sa stratégie industrielle et, ainsi, de conforter le leadership du Royaume sur le marché mondial des phosphates.
Africa fertilizer Complex, dont la réalisation est intervenue sur instructions royales, vise à accompagner la croissance des marchés africains à travers leur approvisionnement, continu et régulier, en engrais (DAP/MAP/NPK).
La nouvelle usine, qui a nécessité un budget de l’ordre de 5,3 milliards de dirhams, est composée d’une unité d’acide sulfurique (1,4 million tonnes/an), d’une unité d’acide phosphorique (450.000 tonnes/an), d’une unité d’engrais (1 million tonnes équivalent DAP/an), d’une centrale thermoélectrique d’une puissance de 62 MW, et de différentes infrastructures de stockage pouvant accueillir 200.000 tonnes d’engrais, soit plus de deux mois d’autonomie.
Africa fertilizer Complex, qui a généré 1,35 million jours/hommes de travail pendant la phase de construction (86% nationaux), permet la création de 380 emplois durant la phase d’exploitation.
Ce méga-projet privilégie l’innovation technologique et environnementale au niveau de la production sulfurique par un gain d’énergie électrique de 10 MW et une réduction de la consommation d’eau de mer. De même, les rejets de dioxyde de soufre (SO2) ont été réduits de trois fois par rapport aux normes internationales.
Les innovations déployées dans l’usine d’acide phosphorique sont illustrées par des technologies de récupération du fluor, et d’élimination des rejets liquides. Au niveau des engrais (DAP), des systèmes de lavage des gaz sont mis en place permettant une réutilisation de l’eau chaude du dernier lavage et ainsi une économie d’eau d’environ 50.000 m3/an. Les eaux usées seront par ailleurs traitées pour une éventuelle revalorisation.
Faisant partie intégrante de la stratégie «Eau» du groupe OCP, l’usine de dessalement de l’eau de mer vise, pour sa part, à couvrir les besoins additionnels créés par le développement de l’Axe Khouribga-Jorf Lasfar (doublement capacités mines, triplement capacités de la valorisation chimique), sans aucune demande supplémentaire en eaux conventionnelles.
Avec une capacité de 25 millions de m3/an (75.800 m3/ jour), la première phase du projet d’usine dessalement d’eau de mer, qui a nécessité des investissements de l’ordre de 800 millions DH, est composée d’une unité de pompage d’eau de mer d’un débit de 7.700 m3/h, une unité de prétraitement d’eau de mer permettant d’éliminer les matières en suspensions, les huiles et graisses ainsi que les matières colloïdales et une unité d’ultrafiltration pour éliminer les particules ultrafines (inférieures à 0,03 micromètre).
Cette première phase comprend également une unité d’osmose inverse qui assure l’élimination des chlorures à travers une hyper-filtration et une unité de post-traitement permettant de rendre l’eau potable. Elle a généré au cours de la période de construction 400.000 jour/homme de travail (93% nationaux), comme elle permettra la création de 100 emplois permanents lors de la phase d’exploitation. L’usine de dessalement de Jorf Lasfar, qui sera réalisée en trois phases, atteindra à terme une production de 75 millions de m3/an.
Ces infrastructures de haut niveau confirment la volonté du Maroc d’instaurer des relations marquées par le sceau de l’efficacité, de la performance et de la crédibilité avec les pays de l’Afrique. Elles permettent au Royaume d’asseoir un leadership intelligent sur le marché mondial des phosphates et produits dérivés, basé certes sur des paramètres de productivité et de rentabilité, mais surtout sur l’approche de durabilité.